Financement de la mobilite : faire mieux et autrement, propose CAA-Quebec

25/10/2019 10:04

Source: PR News

Catégorie: Tourismembassy News

QUÉBEC, le 25 oct. 2019 /CNW Telbec/ - Le chantier sur le financement de la mobilité, initié par le gouvernement québécois, doit être l'occasion de réfléchir à des solutions innovantes et équitables. Pour CAA-Québec, il faut faire preuve d'audace, et surtout, abandonner le vieux réflexe de taxer encore plus l'essence, alors que les automobilistes contribuent déjà largement. Il faut plutôt trouver des solutions efficaces pouvant répondre aux besoins actuels d'une mobilité nouvelle et durable.

La tape dans le dos fonctionne mieux que la tape sur les doigts

Pour que les gens changent leurs comportements et adoptent des moyens de transport durables, il faudra multiplier les incitatifs plutôt que d'alourdir le fardeau des propriétaires d'automobiles. Le gouvernement, les municipalités et les entreprises doivent donc stimuler le recours à des solutions de transport collectif différentes et efficaces. Par exemple :

  • Favoriser l'usage des systèmes de covoiturage par des incitatifs financiers aux utilisateurs. Des centaines de milliers d'automobilistes adoptent l'auto solo par manque d'incitatifs. Or, il s'agit d'un moyen efficace, peu coûteux et bien tangible de réduire le nombre de véhicules sur nos routes aux heures de pointe.
  • Et pour les entreprises, pourquoi ne pas les inciter financièrement à offrir un retour garanti en taxi, payé par l'employeur, pour les employés qui utilisent les transports collectifs? Encore une fois, proposons des solutions concrètes aux travailleurs.

« Les technologies mobiles permettent désormais des opportunités de transports collectifs à même les voitures qui sont déjà sur la route. Il y a là un potentiel de réduction de l'auto solo! Et les revenus du Fonds vert, auxquels contribuent largement les automobilistes, doivent permettre de financer ces solutions. », indique Sophie Gagnon, vice-présidente communications et affaires publiques de CAA-Québec

C'est pourquoi CAA-Québec recommande avant tout de dédier les sommes du Fonds vert au développement du transport collectif de tous types, incluant des modes légers, telles des solutions de partage de l'automobile comme le covoiturage. Celles-ci ont le mérite d'être peu coûteuses à déployer et accessibles partout au Québec, notamment là où les modes de transports lourds ne sont pas rentables. Les automobilistes contribuent à ce Fonds à chaque passage à la pompe. Il serait logique et cohérent qu'il serve à financer la réduction de la congestion routière et de la pollution.

Un modèle à la croisée des chemins

Le modèle actuel de financement du transport collectif ne sera plus viable, et ce, pour plusieurs raisons :

  • 673 millions $ (1) annuellement proviennent des différentes taxes sur l'essence qui iront inévitablement en diminuant avec la popularité de véhicules électriques, la performance des voitures et la hausse d'usage du transport collectif. Bref, la source est appelée à se tarir.
  • Les revenus liés à l'immatriculation et au permis de conduire diminueront avec le vieillissement de la population. Par ailleurs, la plus jeune génération attache moins d'importance à la possession d'un véhicule ou d'un permis de conduire.
  • Le gouvernement fait usage de double taxation. Par exemple, on taxe la pollution à la fois avec la Bourse du carbone (plus de 4 ¢ par litre d'essence en moyenne) et avec une taxe spéciale sur les fortes cylindrées.
  • Sans oublier… le fardeau fiscal actuel des contribuables qui sont aussi contributeurs directs.

CAA-Québec alimente cette réflexion dans un esprit positif dans son mémoire, présenté aujourd'hui, dans le cadre de la tournée régionale de consultation sur le financement de la mobilité.

˃ Notre porte-parole Annie Gauthier accordera des entrevues après la rencontre, à 16h30, au 150, place Charles-Le Moyne à Longueuil

Les routes et le transport collectif profitent à tous et, par conséquent, toutes les sphères de la société doivent contribuer. Ça vaut aussi pour les automobilistes, qui déjà, contribuent collectivement à la hauteur de 20 % au financement du transport collectif (2) par l'entremise de différentes sources. Il faut le reconnaître et en tenir compte dans cette réflexion.

La solution ce n'est plus l'essence, mais la diversification

Pour un financement plus juste et plus durable de la mobilité, le gouvernement doit diversifier les sources de financement. Par exemple :

  • La taxe kilométrique est une idée intéressante, mais uniquement si elle remplace toutes les autres taxes. C'est une façon de taxer qui est simple et juste puisqu'elle est le reflet réel de l'utilisation, et ce, autant pour le propriétaire d'un véhicule électrique ou d'un véhicule à essence qui utilise le réseau.
  • La captation de la plus-value foncière et la taxe sur la masse salariale sont aussi des avenues intéressantes puisqu'elles font en sorte que les entreprises et les propriétaires qui profitent du transport collectif paient leur juste part.
  • Quant aux péages… ça dépend. Ils peuvent être acceptables pour financer de nouvelles infrastructures, mais à condition que des voies de contournement efficaces, gratuites et entretenues demeurent accessibles.

À propos de CAA-Québec

CAA-Québec, organisme à but non lucratif, assiste chacun de ses membres en offrant des avantages, des produits et des services dans les domaines de la mobilité, du voyage, de l'assurance et de l'habitation.

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(1)

Taxe additionnelle sur l'essence - 111 millions $ + Bourse du carbone - 254 millions $ + Taxe provinciale sur les carburants - 308 millions $

(2)

Calculs effectués par CAA-Québec d'après des données officielles.

 

SOURCE CAA-Québec



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