ScanPyramids

27/10/2015 08:14

Catégorie: Tourismembassy News


Le Ministère des Antiquités Egyptien vient d’annoncer le lancement d’un projet égypto-international mettant en œuvre des techniques de détection non-invasives et non-destructives pour scanner les Pyramides Egyptiennes sous le titre Projet « ScanPyramids ».

« Ce n’est pas parce qu’un mystère est vieux de 4500 ans, qu’il ne faut pas tenter de le résoudre ! ». Telle pourrait être la devise de l’exceptionnelle mission scientifique lancée ce 25 octobre 2015, sous l’égide du ministère égyptien des Antiquités nationales, initiée, conçue et coordonnée par la Faculté des Ingénieurs du Caire et l’Institut français HIP (Heritage, Innovation, Preservation). Radiographie par muons – des particules cosmiques, thermographie infrarouge, photogrammétrie, scanner et reconstruction 3D : les technologies les plus innovantes vont être utilisées par des chercheurs de réputation internationale et trois grandes universités, celles du Caire, l’université Laval de Québec et de Nagoya au Japon, pour sonder, sans y percer le moindre orifice, le cœur des plus grandes pyramides d’Egypte.

La mission scientifique « Scan Pyramids» qui commencera début novembre est d’une ampleur jamais atteinte. Elle portera sur quatre chefs d’œuvre de la IVe dynastie (2575 - 2465). La pyramide Sud, dite rhomboïdale, et la pyramide Nord, dite pyramide rouge, bâties par Snefrou (2575 - 2551) sur le site de Dahchour, à une quinzaine de kilomètres au sud de Saqqarah; ainsi que les pyramides de Kheops et Khephren, fils et petit–fils de Snefrou, élevées sur le plateau de Gizeh à une vingtaine de kilomètres du Caire.

 

 

Des techniques de pointe, non destructives, seront mises en œuvre. Deux missions de thermographie infrarouge, l’une de courte durée menée par le spécialiste Jean–Claude Barré de LedLiquid, l’autre qui s’étendra sur une année au moins, conduite par l’université Laval de Québec, permettront d’établir une carte thermique des monuments et d’y révéler des vides sous la surface visible de la pyramide. Deux missions de radiographie par muons, développées au Japon par les équipes du KEK (High Energy Accelerator research Organization) et l’université de Nagoya, ont quant à elles pour objectif de vérifier et visualiser avec précision la présence de structures inconnues au sein des pyramides. «De nombreuses théories ont été proposées, à la fois pour leur construction et leurs anomalies de structure, mais nous sommes des physiciens et des ingénieurs, pas des archéologues», insiste Hany Helal professeur de l’université du Caire qui dirige la mission pour la Faculté des Ingénieurs du Caire. «Notre objectif est d’utiliser des techniques pour obtenir des résultats concrets. Ensuite, aux égyptologues de les interpréter.»

Parallèlement aux missions d’exploration, la société Iconem réalisera pour « Scanpyramids », à l’aide de drones et de scanners laser, une campagne qui permettra de reconstituer en 3D, avec une précision centimétrique jamais atteinte, le plateau de Gizeh et le site de Dahchour, ainsi que tous les monuments qui y sont érigés.

Car cette campagne orchestrée par la Faculté des ingénieurs de l’université du Caire et HIP.institute est toute entière dédiée à l’avancée des connaissances. Partage et transfert en sont les maîtres mots. « Notre volonté, explique Mehdi Tayoubi, président de l’institut HIP, est de former un corps d’experts international et de confronter leurs approches théoriques et technologiques à la réalité du terrain archéologique. »

Le laboratoire de l’équipe japonaise, consacré au développement et à l’analyse des images captées par les muons, a d’ores et déjà été installé au Caire. « A plus long terme, vu la richesse archéologique de l’Egypte, nous imaginons utiliser ces techniques pour d’autres monuments, conclut Hany Helal. Soit pour les restaurer, soit pour les découvrir. Si elles montrent leur efficacité, elles pourront même être mises en œuvre dans d’autres pays. »

La mission devrait durer au moins jusqu’à fin 2016. Le mystère millénaire qui intrigue archéologues et amateurs d’égyptologie se verra–t–il alors résolu ?

« L’essentiel est d’avancer en mettant en œuvre de nouvelles approches, conclut Mehdi Tayoubi. Beaucoup de missions précédentes ont tenté de percer les mystères des pyramides et si elles n’y sont pas parvenues, elles ont chacune fait progresser la connaissance comme ce fut le cas, par exemple, il y a tout juste trente ans quand la mission de la fondation EDF a décelé une anomalie de sous-densité en forme spiralée dans Kheops. Notre objectif est d’apporter notre pierre à l’édifice et de préparer, en toute humilité, le chemin pour de futures missions de recherche scientifiques. »

Le projet “ScanPyramids” a déjà été approuvé par le Comité Permanent du Ministère des Antiquités et a obtenu toutes les autorisations nécessaires de la part des autorités concernées.



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